L’aïkido est un art martial créé par maître Morihei Ueshiba (1883 – 1969).
Historique de l’aïkido
Né le 14 décembre 1883 au japon, Morihei Ueshiba a étudié dans sa jeunesses plusieurs techniques martiales, dont le jujutsu de l’école Goto Ha-Yagyu, sous la direction du maître Masanosuke Tsuboi, et le ken-jutsu (travail du sabre) de l’école Shinkage (Shinkage Ryu).
Entre 1903 et 1906, maître Ueshiba s’engage dans l’armée et pratique tout particulièrement le juken-jutsu (combat à la baïonnette). En 1911, il rencontre Sokaku Takeda, maître de Daito-Ryu jujutsu, qui le prendra comme élève et lui transmettra son enseignement.
En 1919, Morihei Ueshiba rencontre le révérend Wanisaburo Deguchi, membre de la secte Shinto Omoto-Kyo. La recherche spirituelle de ce dernier entre en résonance avec celle de maître Ueshiba et les deux hommes se lient d’amitié (ils participeront d’ailleurs à une expédition en Mongolie destinée à fonder une communauté basée sur les principes de l’Omoto-Kyo).
La pratique martiale de maître Ueshiba est ainsi fortement influencée par sa pratique spirituelle : pour lui, le vrai budo n’est pas de vaincre un adversaire par la force mais de garder la paix en ce monde, d’accepter et de favoriser l’épanouissement de tous les êtres.
Il décide ainsi de créer un nouvel art martial, qu’il nomme dans un premier temps Daïto-ryu aïki-jujutsu. En 1931, il fonde un dojo à Tokyo, le Kobukan (futur Hombu dojo), qui accueille une dizaines d’ushi deshi (élèves à demeure).
En 1942, cet art martial est renommé « aïkido » et reconnu officiellement par le Daï Nihon Butokukaï, un organisme d’état qui régule la pratique des arts martiaux. Sa vision pacifiste lui permet d’être l’un des premiers budo de nouveau autorisés par l’armée américaine occupant le Japon après la Seconde Guerre mondiale.
A cette période, Morihei Ueshiba confie la direction de son dojo et de sa fondation (Kobukai) à son fils, Kisshomaru Ueshiba, et se retire dans son dojo à Iwama. Il s’éteindra le 26 avril 1969.
Son fils Kisshomaru Ueshiba, second Doshu (« gardien de la voie »), devient quant à lui Directeur Général de la Fondation Aïkikaï en 1967 (il décède en 1999). Le Doshu actuel est Moriteru Ueshiba, fils de Kisshomaru et petit-fils de Morihei Ueshiba.
L’aïkido en France et dans le monde
L’aïkido a été introduit en France pour la première fois en 1951 par maître Minoru Mochizuki, disciple direct de Morihei Ueshiba. Par la suite, la discipline s’est développée grâce à l’implication d’autres élèves du fondateur, comme maîtres Abe, Noro, Nakazono et Tamura, puis de professeurs français, eux-mêmes formés au Japon (tels André Nocquet ou Christian Tissier).
Démonstration par Christian Tissier Shihan en 2016 au 12ème congrès de la Fédération Internationale d’Aïkido
Un cadre fédéral a ensuite été établi, d’abord sous l’égide de la Fédération Française de Judo, puis indépendament dans les années 80 sous la forme de deux fédérations, FFAAA et FFAB, toutes deux membres de la Fédération Internationale d’Aïkido (Aïkikaï). Plusieurs écoles indépendantes cotoient également aujourd’hui ces deux principales fédérations.
A l’heure actuelle, l’aïkido est implanté dans 140 pays.
Philosophie de l’aïkido
L’aïkido est un art martial qui repose principalement sur le placement, les déplacements ainsi que l’engagement des hanches tout en souplesse et en disponibilité, afin d’utiliser la force de l’attaquant et de la rediriger plutôt de s’y opposer frontalement.
Démonstration libre d’aïkido par Ryuji Shirakawa Shihan
L’aïkido est une discipline martiale adaptée à tous, sans distinction de genre, d’âge ou d’origine. Elle repose sur trois grandes valeurs principales :
- L’harmonie. L’Aïkido est un art martial sans compétition qui permet de se construire dans la pratique avec l’autre ;
- La relation à l’autre. Uni-e-s dans la pratique, les aïkidokas sont tous/toutes à la même école : celle de la tolérance et de la solidarité ;
- Le respect. Plus qu’un art martial, l’Aïkido est un art de vivre. Il invite au respect de soi et des autres.
(sources textuelles : Fédération Française d’Aïkido, Aïkibudo et Associées et Fondation Aïkikaï)
(photographie du fondateur : Fondation Aïkikaï)